Architecture

Le Château :

 

Le corps du bâtiment principal fut édifié par Bernard BARBIER d’ENTREDEUX MONTS, maître des comptes à Dijon, en remplacement de l’ancien châtelet. Les travaux ont commencé en 1641 et ont été achevés en 1654.

L’ensemble est caractéristique de l’architecture du règne de Louis XIII et de la régence d’Anne d’AUTRICHE. 

Les deux ailes forment des galeries reliant les tours au châtelet qui se trouvait en lieu et place de l’actuel bâtiment. Elles sont Renaissance puisqu’élevées vers 1530, peu de temps avant l’aménagement des écuries (1540/1550) qui sont situées dans la ferme du côté ouest.

Les deux tours carrées sont, quant à elles, du XVe siècle et reposent sur les fondations du XIe siècle.

La tour Ouest, qui abrite une chapelle au rez-de-chaussée, était une salle de garde à l’origine. Elle possède encore deux meurtrières de défense. L’autel-retable et les deux crédences datent du XVIIe siècle. C’est très certainement à cette époque que la voûte d’arêtes fut démolie pour être remplacée par un simple plafond. Cette chapelle est consacrée à Saint Gertrude, abbesse du VIIe siècle. Plusieurs éléments permettent de penser qu’une geôle occupait l’étage de cette tour au XVIe siècle.

Dans la tour Est a été aménagé, au début du XVIe siècle, un colombier de forme ronde, parfaitement conservé, auquel on accède par un escalier qui donne dans la cour. Ce colombier contient 1630 boulins (niches) en poterie.

Il est probable que les douves datent également du XIe siècle. Elles ont été partiellement asséchées et comblées au XIXe siècle.

 

Eléments remarquables :

  • Au centre de la façade, un fronton cintré porte encore les armes de la famille BARBIER.
  • La décoration (dite « en harpe ») des façades sont faites de chaînes de pierres dont les têtes sont alternativement courtes ou longues. Cette décoration rappelle deux hôtels particuliers de Dijon créés à la même époque par l’architecte LE MUET (1591-1669). Avec prudence, on peut supposer qu’il est l’auteur des plans d’Entre-deux-Monts.
  • A l’intérieur du corps du logis, se trouve un magnifique escalier central, en pierre, à deux volées rampe sur rampe. A chaque extrémité du bâtiment deux petits escaliers de service ont été créés. Le cœur de ces deux petits escaliers, destinés à l’usage des domestiques, a été évidé au XVIIe siècle afin d’y loger des monte-plats pour desservir le salon et la salle à manger (au rez-de-chaussée) depuis les cuisines (au sous-sol). Ces petits escaliers communiquent avec les pièces principales par des portes dérobées.

 

Les Communs :

  • La basse-cour reste le témoignage de l’ancienne ferme qui avait un caractère défensif très marqué. Deux corps de bâtiments parallèles sont reliés par un troisième corps perpendiculaire avec un portail au centre. Peu d’ouvertures vers l’extérieur et présence de tours carrées (aujourd’hui tronquées) à chaque angle. Il faut savoir que la région a été extrêmement troublée au cours des guerres qui ont précédé le rattachement définitif de la Franche-Comté à la Couronne (Traité de NIMEGUE, 1679). La ferme était séparée du château par des douves qu’il fallait franchir à l’aide d’un pont levis qui fut ensuite remplacé par un pont dormant de deux arches en pierre pour être enfin définitivement supprimé lorsque la douve nord fut comblée.